Dix kilomètres à pied...

Publié le par Matthieu

Bon j'exagère. Une bonne heure tout de même pour rentrer du boulot aujourd'hui. A pied, et oui m'sieurs dames! Accident à Talence donc toute la ligne B bloquée. Conséquence, les rues se repeuplent, les gens se souviennent qu'ils sont nés avec des pieds et prennent le temps de flâner ou pour d'autres marchent à la parisienne dans les rues bondées. Arpenteurs des trottoirs, du bitume et des voies de tram abandonnées, tous avaient chaud mais la plupart avaient un grand sourire sur le visage.


On redécouvre la ville ainsi planté sur ses deux pieds, on observe des vitrines de magasins jusque là complètement ignorés, on dévisage les passants, on critique intérieurement les accoutrements dignes de Carnaval ou les hommes d'affaires coincés dans leurs trois-pièces inconfortables. Les trottoirs ressemblent alors au périphérique parisien: certains traînent des pieds sur la voie de droite (le long du mur en général), d'autres les doublent d'une allure digne d'un trader de la City alors que d'autres encore, par vol de trois ou quatre, débattent du sort de l'humanité en plein milieu de la route, euh... du trottoir.


Le soleil aidant, la panne devient ballade, l'heure de marche randonnée urbaine en tenue de travail ou d'écolier. Veste sur l'épaule, lunettes de soleil posées sur le nez, on vadrouille à son rythme vers son home-sweet-home, en se disant qu'un temps comme ça ça vaut vraiment tous les hivers du monde. Et puis on approche de la destination, en l'occurrence Talence, où l'accident qui avait déclenché tout ce capharnaüm s'était produit. Et là c'est la même vision pathétique: les gens qui s'arrêtent et jettent un oeil, ceux qui se sont carrément assis sur un banc, une marche, pour ne pas louper une miette du spectacle (pompiers, police, ambulance, bouts de verre, pare-choc enfoncé, scooter sur la voie de tram). L'homme aime le tragique mais là ça tire vers le voyeurisme. Je m'arrête là c'est un tout autre sujet.

Publié dans Diary

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