l'usage du monde / Nicolas Bouvier

Publié le par Matthieu



Fini aujourd'hui L'usage du monde, de l'excellentissime Nicolas Bouvier (1929 - 1998), voyageur, écrivain, photographe suisse; aux Editions Payot; 9,88€.

L'histoire vraie de deux potes qui partent en 4L de Lausanne et rallient Kaboul puis Lahore en Inde.
Des aventures de dingues, des rencontres extraordinaires, des passages qui vous donnent envie d'une seule chose: partir pour l'Iran ou l'Afghanistan rencontrer ces peuples aux cultures pluri millénaires.
J'avais eu un peu de mal a rentrer dans le bouquin mais au bout d'une cinquantaine de pages c'est plutot le contraire: on a du mal a s'en détacher. C'est très bien écrit, le compagnon de voyage de Nicolas Bouvier, peinter de son métier, a illustré leur voyage d'un style épuré mais bien sympa ma foi.

Bref un lire pour voyager tout en restant posé sur son cul, un bouquin excellent pour le tram, le bus ou le train: captivant à souhait, c'est presque si on n'entend plus le bruit des commères qui se racontent leur vie sur la banquette d'à côté.

un petit extrait, cadeau du site des Editions Payot:

"Erzerum

A l'est d'Erzerum, la piste est très solitaire. De grandes distances séparent les villages. Pour une raison ou une autre, il peut arriver qu'on arrête la voiture et passe la fin de la nuit dehors. Au chaud dans une grosse veste de feutre, un bonnet de fourrure tiré sur les oreilles, on écoute l'eau bouillir sur le primus à l'abri d'une roue. Adossé contre une colline, on regarde les étoiles, les mouvements vagues de la terre qui s'en va vers le Caucase, les yeux phosphorescents des renards. Le temps passe en thés brûlants, en propos rares, en cigarettes, puis l'aube se lève, s'étend, les cailles et les perdrix s'en mêlent... et on s'empresse de couler cet instant souverain comme un corps mort au fond de sa mémoire, où on ira le rechercher un jour. On s'étire, on fait quelques pas, pesant moins d'un kilo, et le mot "bonheur" paraît bien maigre et particulier pour décrire ce qui vous arrive.

Finalement, ce qui constitue l'ossature de l'existence, ce n'est ni la famille, ni la carrière, ni ce que d'autres diront ou penseront de vous, mais quelques instants de cette nature, soulevés par une lévitation plus sereine encore que celle de l'amour, et que la vie nous distribue avec une parcimonie à la mesure de notre faible coeur."

Jacques Meunier (ethnologue et poète français; 1941 - ) à propos du bouquin de Nicolas Bouvier:

"Sa lente et heureuse dérive dans les années 1953-1954 entre Genève et le Khyber Pass en compagnie du peintre Thierry Vernet a inspiré ce livre d'un flâneur émerveillé à Nicolas Bouvier (1929-1998), un voyageur d'une espèce rare, comme Segalen et Michaux."


Bonne soirée à tous et bonne lectures.

Publié dans Livres

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